L’inquiétude principal du clampage tardif serait que le volume sanguin supplémentaire puisse résulter en une jaunisse, mais comme les bébés sont surveillés pour la jaunisse, c’est une complication facilement diagnosticable et traitable (en plaçant le bébé sous une lumière pour casser l’excès de bilirubin dans le sang).
Les études scientifiques ont de plus montré que si le clampage tardif augmente bien les concentrations en bilirubines, il n’augmente pas le nombre de cas de jaunisse nécessitant un traitement [8].
Quelles sont les contre-indications au clampage tardif du cordon ?
Les médecins déconseillent le clampage tardif du cordon pour les femmes avec des placentas anormaux, les femmes qui ont déjà eu une hémorragie de la délivrance. Et bien sûr dans le cas où les bébés naissent avec un besoin immédiat de soin.
Cependant les études ont montré que le clampage précoce n’avait pas d’effet sur la rétention placentaire ou l'hémorragie de la délivrance [9]. Et que même chez des bébés en situation critique, il valait parfois la peine d’attendre 30 secondes avant de clamper et de prodiguer les soins “sur place” [10] (même si c’est souvent très compliqué d’un point de vu pratique, notamment si le cordon est court).
Il n’y aurait pas de risque supplémentaire d'attendre un peu pour clamper le cordon pour l’enfant ou la maman lors d’une césarienne. Les équipes doivent simplement veiller à ce que l’enfant reste au chaud durant ces quelques minutes.
Et qu'en est-il du placenta lotus ?
Il existe des pratiques d’un clampage encore plus tardif.
Dans la “lotus birth”, on ne coupe pas le cordon : celui-ci demeure attaché jusqu’à ce qu’il se sépare de lui-même. Scientifiquement, les effets d’un clampage encore plus tardif ne sont pas clairs, car le plus gros de la transfusion semblerait se produire durant les 3 premières minutes [11].
Bien sûr la pratique du lotus birth va au-delà du simple aspect de transfusion : son but est de permettre au bébé de ne pas être “brusqué”, de quitter progressivement ce premier lien avec sa mère et de rester dans son “cocon” pour atterrir en douceur.
Des études rapportent cependant des cas d’infection bactérienne du placenta, qui pourrait alors “remonter” au bébé [12] [13], une infection du cordon (appelée omphalitis, mortelle chez l’enfant dans 15% des cas) [14] ou encore des risques de formations de caillots [15]. A discuter donc avec votre sage femme ou un professionel de santé !