La plupart des femmes atteintes du SOPK auront autant d’enfants que les autres femmes[6].
Il existe en effet de nombreuses raisons d’être optimistes quant à vos chances de réaliser vos rêves de maternité, avec ou sans l’aide d’une assistance médicale.
À partir du moment où l’on fait le constat que certains facteurs peuvent impacter notre fertilité, nous pouvons en effet agir pour inverser la tendance.
De façon générale, l’hygiène de vie, l’environnement ainsi que l’exercice physique, sont trois facteurs majeurs de la capacité d’une femme à concevoir avec un SOPK.
Voici un aperçu des leviers que vous pouvez actionner pour maximiser votre fertilité:
Constituez votre équipe de médecins
Vous faire accompagner par les bonnes personnes est primordial, à la fois pour le succès de votre projet bébé mais aussi (et surtout), pour votre santé à long terme.
Voici une liste (non-exhaustive) de personnes à considérer pour intégrer votre équipe:
MÉDECIN GÉNÉRALISTE : Avoir dans son équipe un “médecin de famille” qui vous suivra tout au long de votre parcours, et agira en qualité de coordinateur de votre parcours de soins, est essentiel.
ENDOCRINOLOGUE : Médecin spécialiste des hormones et du système endocrinien. Il sera particulièrement important en cas de diabète ou de troubles de la fonction thyroïdienne.
GYNÉCOLOGUE : Médecin spécialiste de l’appareil génital féminin. Le consulter est important que vous essayiez de concevoir ou non.
MÉDECINE FONCTIONNELLE : La médecine fonctionnelle consiste à examiner la globalité du patient. Elle considèrera votre système métabolique, vos surrénales ainsi que tous les autres moteurs à l’oeuvre dans votre syndrome.
NATUROPATHE : Un naturopathe abordera votre SOPK selon une approche holistique. Celle-ci prend en considération l’individu dans sa globalité et dans son environnement. Il cherchera à traiter la cause de vos symptômes.
ACUPUNCTEUR : Des études scientifiques suggèrent que l’acupuncture améliore le taux de réussite des fécondations in vitro. D’autres montrent que l’acupuncture peut améliorer les symptômes cliniques du SOPK, les niveaux d’hormones sexuelles et le cycle menstruel des patientes.
OSTÉOPATHE : L’ostéopathe pourra libérer les tensions accumulées dans différentes régions du corps qui pourrait bloquer un bon fonctionnement hormonal. Ou travailler plus spécifiquement sur les glandes hormonales.
DIÉTÉTICIEN NUTRITIONNISTE : Ces professionnels de santé pourront vous aider à mettre en place les changements nécessaires pour réguler vos hormones. En outre, ils peuvent vous guider dans la mise en place de nouvelles habitudes alimentaires.
N’hésitez pas à créer un esprit collaboratif entre les différents membres de votre équipe.
Apprenez à connaître votre cycle
Le SOPK se caractérise par des cycles irréguliers ou absents.
Il est donc essentiel de pouvoir connaître et comprendre vos cycles afin de maximiser vos chances de concevoir mais aussi de communiquer ces informations à votre médecin.
Effectuez un bilan hormonal complet
Pour être en mesure de déterminer les changements à apporter à votre mode de vie ou à votre alimentation, il va vous falloir connaître vos niveaux d’hormones aux différentes phases du cycle.
Principales hormones ayant un impact sur notre cycle ovulatoire, notre fertilité, notre thyroïde et notre poids:
Estradiol
Progestérone
Hormone lutéinisante (LH)
FSH (follicule stimulating hormone)
DHEA (déhydroépiandrostérone)
Testostérone
Cortisol
TSH
T3
T4
Anticorps anti-thyroglobuline
Une alimentation adaptée à votre pathologie
Ce qu’il faut retenir, c’est qu’une amélioration de l’alimentation et de l’hygiène de vie rend beaucoup plus probable la réussite d’une grossesse lorsque des traitements de fertilité sont ensuite engagés[7].
Adopter une alimentation destinée à inverser les symptômes du SOPK consiste notamment à éviter les aliments pro-inflammatoires comme le sucre ou les aliments transformés, et à optimiser les prises alimentaires pour permettre une montée puis une descente lente de la glycémie.
Un tel ajustement de votre alimentation va améliorer votre réponse à l’insuline et actionner des leviers qui permettront de traiter l’infertilité liée au syndrome des ovaires polykystiques.
En outre, travailler sur votre régime alimentaire va également augmenter vos chances de développer une grossesse à moindre risque en évitant fausse couche, diabète gestationnel et prééclampsie.
Bien souvent, les femmes SOPK ont un rapport compromis à la nourriture et à leur corps. L’idée est donc d’ajuster votre alimentation afin de générer les bonnes réponses de la part de votre organisme, sans aucune logique de restriction.
La prise de compléments alimentaires
Une thérapie par l’alimentation peut également comprendre l’utilisation de certains compléments alimentaires, dont certains se sont avérés particulièrement efficaces dans le traitement des symptômes du SOPK à l’origine de l’infertilité*.
A titre d’exemple, le myo-inositol est un complément sûr et abordable qui a déjà largement fait ses preuves car il augmenterait la qualité des ovules et réduirait le risque d’hyperstimulation ovarienne lors d’une fécondation in vitro[8].
Prenez soin de vos intestins
Si vous souffrez régulièrement de ballonnements, de douleurs abdominales, de gaz ou de diarrhées, ou si vous avez été diagnostiquée comme souffrant d’une maladie telle qu’un syndrome du côlon irritable ou une maladie inflammatoire de l’intestin (comme la maladie de Crohn), votre fertilité en est très probablement affectée.
Votre santé digestive peut être favorisée par une alimentation riche en prébiotiques, qui ont pour fonction de nourrir les bonnes bactéries intestinales, et en probiotiques. Vous pouvez retrouver des prébiotiques dans bon nombre d’aliments tels que l’ail, l’oignon, l’artichaut, le panais l’asperge, le chou, les fruits rouges, certaines légumineuses (lentille, pois chiches) ainsi que certains oléagineux (amandes, pistaches, noix). Les probiotiques quant à eux se retrouvent dans des aliments fermentés comme le kéfir, le kombucha, ou la choucroute crue.
Éviter les aliments connus comme étant inflammatoires tels que le sucre, les huiles végétales, le gluten et les produits laitiers, peut également vous aider à réparer vos intestins.
Restez en mouvement
Le sport peut s’avérer être un précieux allié pour favoriser votre fertilité.
L’exercice physique permet notamment de rendre les cellules musculaires plus sensibles à l’insuline. Or plus les cellules seront sensibles à l’insuline, meilleur sera l’équilibre hormonal.
Par exemple, des sessions de renforcement musculaire progressif peuvent réduire la résistance à l’insuline[9] mais aussi diminuer les taux d’androgènes libres[10]. L’action du sport sur ces leviers permet en retour d’améliorer la fonction ovarienne et donc, la fertilité.
En outre, le sport a un effet bénéfique sur l’inflammation[11], qui est l’une des autres causes principales du SOPK.
Les formes d’activité sportive à endurance longue telles que la course à pied devraient être évitées car elles ont tendance à augmenter le cortisol (l’hormone du stress). Or, une élévation prolongée des niveaux de cortisol peut entraver le système immunitaire, aggraver la résistance à l'insuline et augmenter la surproduction d'hormones androgènes.
En outre, il sera judicieux d’associer aux formes très actives d’activité physique, des exercices plus doux, tels que le yoga, la danse ou encore la marche à pied.
Soyez attentive à votre santé environnementale
Les produits et substances qui nous entourent au quotidien sont aussi importants que les aliments que nous ingérons.
La plupart des produits d’entretien et d’hygiène classiques contiennent des perturbateurs endocriniens et des produits chimiques nocifs capables d’imiter les oestrogènes dans notre corps. Ces substances ont un impact direct sur notre système hormonal et notre fertilité.
L’idée ici est de réduire progressivement votre charge toxique, afin de permettre à votre corps de renforcer ses fonctions de détoxication, ce qui favorisera en retour votre fertilité.
Apprenez à gérer votre stress
Lorsqu’elles sont soumises à une situation stressante, les femmes atteintes du SOPK présentent des niveaux particulièrement élevés de cortisol. Or, le risque d’infertilité est deux fois plus important chez les femmes présentant les marques biologiques de stress les plus élevées[12].
Bien souvent, la femme SOPK devra jongler entre de nombreux rendez-vous médicaux. En plus de cela, elle s’inscrira peut-être dans un parcours de PMA qu’elle devra parvenir à intégrer entre une vie professionnelle et personnelle déjà bien chargée.
Il conviendra donc de choisir la ou les techniques de réduction du stress qui vous correspondront le mieux et les plus faciles à adopter dans votre quotidien.
Parmi les plus courantes, citons la méditation et la relaxation, le yoga, les exercices de cohérence cardiaque ou encore la marche à pied.
Soyez votre priorité
Cette recommandation vous semblera peut être des plus banales mais il s’agit pourtant de la plus importante: prenez soin de vous.
Aucun des changements que vous mettrez en place dans votre alimentation ou dans votre façon de vivre ne sera décisif si vous n’apprenez pas en parallèle à vous faire du bien.
Votre fertilité dépend directement de votre état émotionnel et physique.