Le rôle de la prolactine et son impact sur l’ovulation
L’allaitement complet entraîne une suppression de l’activité ovarienne, donc une absence d’ovulation et une aménorrhée. Cette suppression est due à la sécrétion de prolactine que l’on observe à chaque tétée [7]. C’est la succion du bébé qui va stimuler sa production.
Un taux de prolactine élevé (aka l’hyperprolactinémie) désynchronise la sécrétion pulsatile hypothalamique de GnRH. Il en résulte des anomalies de la sécrétion de FSH (l'hormone qui stimule la maturation des follicules), donc une altération de la croissance folliculaire. La sécrétion de LH est également affectée. Aucune ovulation ne peut être déclenchée.
Il existe une corrélation entre la fréquence et la durée des tétées, d’une part, et le taux plasmatique de la prolactine, d’autre part. Les experts estiment qu’un allaitement avec au moins 6 tétées par 24 heures (jour et nuit) d’une durée totale de 65 minutes supprime l’activité ovarienne [8], [9], [10].
La quantité de prolactine est importante entre minuit et 5h du matin. C’est pour cela que les tétées nocturnes sont importantes non seulement pour maintenir une lactation mais également pour la remise en route du cycle.
Allaitement à la demande
Pour que cet allaitement complet soit “protecteur”, il doit être à la demande du bébé.
Si le bébé a vraiment faim, il va téter plus efficacement et va mieux stimuler le sein, et ainsi la production de la prolactine.
La suppression de l’ovulation varie d’une femme à l’autre.
Pourquoi cette période de 6 mois ?
Si on suit un allaitement complet jusqu’à 6 mois, une ovulation fertile avant le retour de couches est peu fréquente : le taux de grossesses est de 1 % ou moins.
Ceci signifie qu’une maman qui suit la MAMA peut tranquillement attendre son premier saignement appelé retour de couches pour se considérer ensuite comme possiblement fertile, ceci jusqu’à ce que son bébé fête ses 6 mois.
Les premiers cycles menstruels, s’ils surviennent avant 6 mois, sont anovulatoires dans 45 % des cas, et les cycles ovulatoires suivis d’une insuffisance lutéale dans 41 % des cas. Cela veut dire que si la première ovulation survient malgré tout, elle sera le plus souvent suivie par un corps jaune si court (environ 3 jours) que la nidation ne pourra pas avoir lieu. On parle alors d’une ovulation infertile [9].