Des facteurs de risque obstétriques
Divers facteurs de risque pour le prolapsus du cordon ont été identifiés. L’étude sur plus de 120 000 accouchements [6] a montré que :
La mauvaise présentation était associée à 5 fois plus de risque
Le polyhydramnios (excès de liquide amniotique) et le nœud du cordon ombilical à 3 fois plus de risque chacun
2 fois plus de risque en cas d’accouchement prématuré
Le déclenchement du travail double le risque
L’absence de soins prénatals à 1.4 fois plus de risque
Le sexe masculin à 1.3 fois plus de risque.
Un bébé de petit poids (en particulier inférieur à 2.5 kg) [7].
Le risque est augmenté si le bébé se présente par le siège[8].
La rupture des membranes est également un facteur de risque important dans le prolapsus du cordon ombilical. Dans la plupart des cas, il survient peu de temps après la rupture des membranes. On observe près de 9 fois plus de risque suite à la rupture des membranes [9]. Une étude a révélé que 57 % des cas se produisent dans les 5 minutes suivant la rupture, et 67 % dans l'heure suivant la rupture. Seuls 5 % des cas surviennent plus de 24 heures après la rupture [10].
Des causes iatrogènes au prolapsus du cordon ombilical
Les causes iatrogènes sont définies comme des effets issus d’une pratique médicale ou d’un traitement médicamenteux.
Des interventions pendant la grossesse qui sont généralement considérées comme bénignes et courantes dans la gestion du travail ont été identifiées comme des facteurs de risque iatrogènes de prolapsus du cordon ombilical. Environ 47% des cas de prolapsus du cordon peuvent être associés à des pratiques obstétriques [11].
Les facteurs iatrogènes reconnus tendent à partager l'une des deux caractéristiques suivantes : ils sont liés à des interventions qui peuvent entraîner l'élévation de la partie fœtale hors du bassin ou se produire lors de la rupture de la poche des eaux. Ces interventions comprennent [12] :
La rupture artificielle des membranes (surtout si la partie fœtale n'est pas engagée)
La tentative de rotation de la tête fœtale
L'amnio-infusion (perfusion de liquide dans la cavité amniotique [13])
La version céphalique externe chez une patiente dont les membranes sont rompues (procédure qui consiste à manipuler le bébé, qui se présente les fesses en bas, à travers la paroi abdominale de la mère afin de le retourner pour le placer tête en bas [14])
La pose d'un cathéter de pression intra-utérine ou d'une électrode de scalp fœtal, ou la pose d'un cathéter à ballonnet de maturation cervicale.
Mais même si les études montrent que ces interventions augmentent le risque de prolapsus du cordon ombilical, elles n’augmenteraient pas la morbidité et la mortalité associées [15]. En effet, ces interventions sont presque toujours réalisées uniquement dans l'unité de travail et d'accouchement, où la maman fait l'objet d'une surveillance fœtale externe continue et où une césarienne urgente peut être rapidement pratiquée.