Pour comprendre l’action de la pilule, rappelons comment fonctionne le cycle menstruel.
Le cycle menstruel féminin se déroule en deux phases, avant et après l’ovulation.
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Pour comprendre l’action de la pilule, rappelons comment fonctionne le cycle menstruel.
Le cycle menstruel féminin se déroule en deux phases, avant et après l’ovulation.
Avant l’ovulation
Après l’ovulation
Après l’ovulation, c’est la phase lutéale : l’ovule produit l’hormone progestérone. Si l’ovule est fécondé, la progestérone favorise l’implantation de l’embryon dans l’endomètre de l’utérus pour démarrer la grossesse, et inhibe la production de glaires cervicales « sperm-friendly ». La progestérone restera élevée jusqu’à l’accouchement. S’il n’y a pas fécondation l’ovule disparaîtra, la progestérone chutera, ce qui déclenche les règles.
Le cerveau joue un rôle primordial dans le cycle menstruel : c’est lui qui décide quand produire de l’oestrogène et quand déclencher l’ovulation en mesurant en permanence les niveaux d’hormones présentes dans le sang.
Les pilules combinées
Les pilules combinées (autrement appelées oestroprogestatives) délivrent une haute dose d’oestrogène et de progestérone synthétiques dans le sang.
Le cerveau est alors trompé en croyant qu’il s’agit d’oestrogène et/ou de progestérone naturels. Pensant qu’il y a suffisamment d’oestrogène et de progestérone dans le sang, le cerveau ne va alors pas ordonner aux ovaires d’en produire.
Ainsi les ovaires ne reçoivent plus l’ordre de produire de l’oestrogène et d’ovuler, et la progestérone n’est plus sécrétée. Sous pilule, on peut donc dire que la communication cerveau-ovaires est coupée. Les ovaires se mettent en « congé » et les hormones sexuelles sont à plat. Résultat : l’ovulation n’a pas lieu, nous ne sommes plus fertiles et ne pouvons pas tomber enceinte.
Les pilules progestatives
L’implant
Le stérilet
Le stérilet hormonal Mirena est quant à lui inséré dans l’utérus. Il n’inhibe pas systématiquement l’ovulation mais affine lui aussi l’endomètre et réduit les glaires cervicales.
Il serait donc erroné de dire que la pilule et autres contraceptions hormonales régulent nos hormones. Au contraire, elles inhibent la production d’hormones naturelles.
En 2013, 41% des femmes entre 15 à 49 ans avaient recours à la pilule[1]. Et même si son usage a régressé suite à la crise de la pilule cette année-là, elle reste le moyen de contraception le plus utilisé en France en 2016[2]. Cependant la régression de la pilule ne concerne pas les 15-19 ans.
La pilule est prescrite dans un objectif de contraception dans environ la moitié des cas. Dans l’autre moitié, elle est prescrite pour des problèmes hormonaux : règles douloureuses, absentes ou irrégulières, acné ou autres problèmes de peau, endométriose, ou bien autres symptômes de type syndrome prémenstruel, dépression, irritabilité, fluctuations d’humeur...
Or la pilule ne régulant pas les hormones, elle ne fait que masquer les symptômes sans régler le problème à la source. Elle ne peut donc pas être considérée comme un traitement pour ces dérèglements hormonaux.
La pilule, en inhibant la production naturelle d’oestrogène et de progestérone, et en ajoutant une dose importante d’hormones synthétiques dans notre organisme, perturbe le fragile écosystème hormonal de notre corps. Par ricochet, les autres hormones voient leur production impactée.
Produites par la thyroïde, les hormones thyroïdiennes affectent chacune des cellules de notre corps et régulent le métabolisme au sens large (pousse des cheveux et des ongles, énergie, humeur, poids…). Or la pilule peut affaiblir l’activité thyroïdienne et contribuer aux symptômes suivants : chute de cheveux, prise de poids, irritabilité, fatigue…
Il s’agit des hormones mâles (testostérone et ses dérivés) qui régulent chez la femme l’ovulation, la libido et le désir[3], la masse musculaire ou encore la santé des os. Produites en partie par les ovaires, les hormones androgènes sont inhibées sous pilule. D’où les effets secondaires suivants : libido à plat, difficulté à atteindre l’orgasme, baisse de l’attirance pour votre partenaire…
La glycémie est le taux de sucre dans le sang. A chaque fois que l’on mange, la glycémie augmente car les sucres (glucides) de notre alimentation passent dans le sang. L’hormone insuline est alors sécrétée pour faire redescendre la glycémie à un niveau normal en faisant passer le sucre du sang vers les cellules. Or la pilule peut dérégler ce mécanisme et intervenir dans les symptômes suivants : fatigue, irritabilité, SOPK (syndrome des ovaires polykystiques), fringales de sucre, augmentation du risque de développer un diabète de type 2…
Des effets sur le foie
Des effets sur le statut nutritionnel
La pilule épuise certains stocks de nutriments, notamment les vitamines du groupe B, le magnésium ou encore le zinc par exemple[4], des nutriments d’ailleurs essentiels à la régulation hormonale, mais aussi à l’immunité, la fertilité, la production d’énergie cellulaire, la santé des cheveux, du système nerveux… [5]
La pilule épuise les vitamines du groupe B. Pink balance, une délicieuse poudre aux fruits rouges pour l’équilibre hormonal. Elle contient de la maca, du shatavari, de la betterave et est naturellement riche en vitamines du groupe B !
Perturbation du microbiote intestinal
A l’arrêt de la pilule, la communication entre cerveau et ovaires est censée se remettre en place : ainsi les ovaires reprennent du service, produisent de l’oestrogène, ovulent, et les ovules produisent de la progestérone.
Néanmoins, cette communication peut prendre du temps à se reconstruire et certaines femmes mettent plusieurs mois à retrouver leurs règles naturelles[7] [8] [9]. Par ailleurs, l’écosystème hormonal ne se remet pas nécessairement des effets de la pilule sans aide, et il en va de même pour les autres fonctions affectées par la pilule (foie, microbiote intestinal, stock de nutriments…).
Enfin, l’arrêt de la pilule peut, chez certaines personnes, causer un « effet rebond ». Autrement dit, la production naturelle d’hormones coupée pendant la durée de prise de pilule peut se remettre à fonctionner avec un peu trop de zèle. C’est souvent le cas des hormones androgènes qui peuvent faire un bond post pilule, causant chute de cheveux ou acné par exemple[10].
Historiquement, la pilule a permis aux femmes de s’émanciper, et aujourd’hui elle convient à de nombreuses personnes. Ceci dit, très peu de femmes prennent la pilule en connaissance de causes, avec un réel « consentement éclairé », c’est-à-dire en étant informées des bénéfices, des risques ou encore de l’étendue des effets secondaires, etc.
Par ailleurs, on prend souvent la pilule très tôt, quelques années à peine voire quelques mois après les premières règles. C’est notamment le cas des jeunes filles qui rencontrent des symptômes comme l’acné, les règles douloureuses ou irrégulières, qui ont un SOPK ou de l’endométriose. Ces jeunes filles étant devenues femmes arrêtent souvent la pilule au moment d’un désir d’enfant. Or les dérèglements présents avant la prise de pilule resurgissent la plupart du temps, rendant potentiellement la conception difficile, d’autant plus si elles arrêtent la pilule « sur le tard », à un âge où la fertilité décline naturellement.
La prise de pilule est donc un choix qui mérite réflexion.
Si la pilule a toute sa place dans le panel de contraceptions médicales, les femmes à qui on la prescrit devraient être davantage informées sur les risques et sur le fait qu’elle ne présente pas une solution aux dérèglements hormonaux. Par ailleurs, sachez qu’il existe d’autres moyens de contraception qui méritent également d’être évalués, y compris des méthodes de contraception au masculin comme par exemple la contraception thermique qui fonctionne par remontée testiculaire, qui est 100% naturelle et réversible. Et quand on y pense, les femmes ne sont fertiles que quelques jours par mois alors que les hommes le sont 24h/24 ; pourquoi la contraception ne leur incomberait pas aussi à eux ?
Article rédigé par Marion Baudier-Melon
Marion Baudier-Melon (Marion Nutrition) est Nutrithérapeute spécialisée dans les problèmes hormonaux féminins. Formée à Londres et ayant elle-même souffert de dysfonctionnements hormonaux, elle propose des consultations et du contenu éducatif (conférences, ebooks…) pour aider les femmes à surmonter leurs problèmes hormonaux avec l’alimentation et les compléments alimentaires. Ses domaines de prédilection : endométriose, SOPK (syndrome des ovaires polykystiques), SPM (syndrome pré-menstruel), règles difficiles, aménorrhée, fertilité/conception/grossesse, problèmes de pilule ou à l’arrêt de la pilule, hypothyroïdie, acné, chute de cheveux…