D’après le Collège national des gynécologues et obstétriciens français, en raison de leurs potentiels effets secondaires, les traitements pharmacologiques de l’inhibition de la lactation ne devraient pas être proposés de façon systématique aux femmes qui ne souhaitent pas allaiter.
La cabergoline
La cabergoline, commercialisée sous le nom de Dostinex, est dotée d'une activité inhibitrice puissante et prolongée de la sécrétion de prolactine. La cabergoline peut être utilisée pour arrêter la montée de lait.
Ce médicament, longtemps utilisé de façon systématique, est certes efficace mais expose à de nombreux effets indésirables graves : nausées, vomissements, douleurs abdominales, constipation, maux de tête, étourdissements, vertiges, fatigue, hypotension orthostatique avec ou sans malaises. Plus rarement : tension des seins, bouffées de chaleur, dépression, fourmillement des extrémités [1].
Il a été démontré que la cabergoline a moins d'effets secondaires que la bromocriptine [2].
La cabergoline a une longue durée d'action, avec une demi-vie de 63 à 69 heures. C'est pourquoi il est conseillé aux mères d'exprimer et de jeter leur lait maternel pendant environ 5 jours après avoir utilisé la cabergoline [3]. Par conséquent, éviter de prendre de la cabergoline pour un sevrage car vous ne pourrez plus donner de lait à votre enfant.
Le lisuride
Arolac, un médicament contenant du lisuride, peut être utilisé pour arrêter la montée de lait, principalement en cas de raisons médicales (par exemple mort fœtale in utero ou interruption médicale de grossesse). Il peut également être utilisé en cas d’inhibition de la montée laiteuse, arrêt de la lactation, engorgement mammaire, symptomatologie mammaire inflammatoire.
Après l'accouchement, Arolac est déconseillé chez les femmes ayant des troubles psychiques ou antécédents psychiatriques. Une surveillance attentive est nécessaire en cas de tabagisme, hypertension artérielle, obésité, de maladie vasculaire ou de traitement par des médicaments vasoconstricteurs [4].
Il ne faut pas allaiter en parallèle de la prise d’Arolac !
La bromocriptine
La bromocriptine était commercialisée sous le nom de Parlodel et Bromocriptine zentiva. Elle était utilisée car elle freine la sécrétion de la prolactine.
La bromocriptine n’est pas recommandée pour l’inhibition de la lactation en routine ni pour le soulagement de la douleur en post-partum ou de l’engorgement mammaire qui peuvent être traités efficacement de manière non pharmacologique, mais elle peut être prescrite en cas de raison médicale (décès intra utérin, etc).
Cela est dû au fait que l’agence nationale de sécurité du médicament a émis un avis en 2013 sur la bromocriptine : “La Commission de suivi du rapport entre les bénéfices et les risques des produits de santé, après en avoir délibéré, considère à l’unanimité que le rapport bénéfice-risque des médicaments à base de bromocriptine est défavorable dans l’indication «prévention ou inhibition de la lactation physiologique pour raison médicale dans le post-partum immédiat (ablactation) et dans le post-partum tardif (sevrage)” [5].
En effet, la bromocriptine provoque des effets secondaires, comme une hypertension, un infarctus du myocarde, des convulsions, un accident vasculaire cérébral ou des troubles psychiatriques ont été rapportés chez des femmes traitées avec de la bromocriptine pour l’inhibition de la lactation en post-partum [6].
La pilule contraceptive
Il est parfois recommandé de prendre la pilule contraceptive pour stopper la montée de lait. Les œstrogènes ont un effet négatif sur la lactation, réduisant la production de lait. Ils peuvent être administrés sous forme de pilule contraceptive combinée, une fois par jour pendant une semaine, puis arrêtés. La mère devrait constater une diminution de sa production de lait au bout de 5 à 7 jours [7].
Attention, le traitement par œstrogènes augmente le risque de thromboembolie chez la mère, surtout s'il est prescrit avant 4 semaines de post-partum.