Les estimations énergétiques du lait maternel vont de 650 à 700 kcal/L. Il est composé :
D’eau
L'eau est présente à 88% dans le lait maternel, celui-ci est particulièrement désaltérant. Il n’est donc pas nécessaire de rajouter des biberons d’eau entre des tétées à la demande.
De nutriments
0,9% à 1,2% de protéines
Le lait maternel va contenir des acides aminés libres, mais également des acides aminés associés sous forme de protéines ou d’enzymes.
Parmi les protéines, en moyenne, 70% sont des protéines solubles du lactosérum et 30% des protéines insolubles qui sont les caséines. Ce rapport fluctue au cours de la lactation pour atteindre les 50/50 en fin de lactation [1].
- Lactalbumine
La principale protéine nutritionnelle du lait maternel est la lactalbumine (0,32%), qui va permettre la production de lactose.
- Immunoglobulines
Les immunoglobulines (0,15%), comme l’immunoglobuline A, vont agir sur les défenses immunitaires en inhibant la fixation d’agents pathogènes par exemple, ce qui permet de protéger le bébé dont la muqueuse digestive est immature au cours des 4 premiers mois.
- Acides aminés libres
Au niveau des acides aminés libres, qui représentent 5 à 10% de la teneur totale en acides aminés, il a des teneurs élevées en glutathion (antioxydant et transporteur de sélénium) et en taurine. La taurine est un neurotransmetteur mais est aussi présente dans la structure des acides biliaires. Elle intervient dans le développement cérébral et la conjugaison de la bile [2].
Le saviez vous ?
Le lait de vache contient plus de protéines et a un rapport protéines solubles sur insolubles qui est inversé. Les caséines du lait maternel sont différentes de celles du lait de vache, certaines vont avoir des effets bifidogènes (protecteur au niveau intestinal) et elles sont également plus petites et plus digestes pour le nourrisson [3].
3,2% à 3,6% de matières grasses
Les lipides sont la première source d’énergie du lait maternel, ils fournissent 50% des calories totales. Les lipides sont organisés en globules microscopiques, ce qui facilite leur digestion et absorption.
Le lait maternel est riche en acides gras polyinsaturés, il en contient trois fois plus que le lait de vache qui est riche en acides gras saturés.
Parmis ces acides gras, il contient de l’acide arachidonique (0,5%) et docosahexaénoique (DHA, 0,2-1,2%), qui sont dérivés des acides gras essentiels : l’acide linoléique (10%) et l’acide α-linolénique (1%). Ce sont des constituants majeurs des membranes des cellules neuronales.
Les nouveau-nés ont des capacités limitées pour synthétiser la DHA à partir d’acide α-linolénique, d’où l’importance d’avoir une source d’apport. L’acide arachidonique est essentiel pour la croissance tandis que le DHA est essentiel pour le développement du système nerveux central et de la rétine durant la période prénatale et postnatale précoce.
Le saviez vous ?
Le lait maternel est plus riche en cholestérol que le lait de vache. Le cholestérol a des rôles importants dans la structure membranaire, comme précurseur hormonal et dans le développement cérébral[4].
6,7% à 7,8% de glucides
- Des molécules de sucre
Avec 200 molécules de sucre, le lait maternel est le lait de mammifères le plus complexe, sachant que le lait de vache lui n’en contient qu’entre 30 et 50 [5]. Ces sucres ont un but nutritionnel (avec le lactose notamment) mais pas que, car les oligosaccharides ont des effets sur la santé en agissant par exemple sur la fonction gastro-intestinale.
- Du lactose
5,7% pour le lactose. C’est le principal sucre du lait maternel, il va fournir 40% des calories. Ce sucre favorise l’absorption du calcium et du fer et a un effet bénéfique sur les bactéries intestinales. Le lait maternel contient plus de lactose que le lait de vache (4,5%).
- Des oligosaccharides
1,3% pour les oligosaccharides. Le lait maternel en contient près de 130 différents alors que le lait de vache en contient très peu. Ils sont bénéfiques pour les bactéries au niveau du côlon [6].
0,2% de sels minéraux
La teneur en minéraux du lait maternel est relativement faible mais suffisante pour couvrir les besoins du nourrisson. Il va contenir par exemple 330 mg/L de calcium, 150 mg/L de sodium, 550 mg/L de potassium, 430 mg/L de chlore et 0,5 mg/L de fer [7].
Le fer va être présent sous une forme hautement assimilable et sera cinq fois mieux absorbé par le nourrisson que dans le lait de vache ou le lait infantile enrichi en fer [8]. La quantité en minéraux dans le lait maternel est optimale pour votre bébé, même si elle est moins importante que celle dans le lait de vache, car ils seront mieux absorbés.
Les vitamines
La composition en vitamines du lait maternel est fortement influencée par ses apports nutritionnels pour la majeure partie d’entre elles, comme nous le verrons par la suite !
De composants bioactifs
Ces composants sont divers, il y a par exemple de nombreux facteurs de croissance dans le lait humain qui ont des effets très variés sur le tractus intestinal, la vascularisation, le système nerveux et le système endocrinien.
Les principaux facteurs bioactifs du lait humain sont [9] :
- Des cellules, comme les cellules souches qui ont pour fonction la régénération et la réparation.
- Des immunoglobulines, comme les IgA qui inhibent la fixation d’agents pathogènes.
- Des anticorps (leur concentration évolue en fonction du temps et diminue de plus de 90% après un mois, ce qui peut s’expliquer par le fait que bébé développe son propre système immunitaire) [10]
- Des cytokines, impliquées dans les processus de l’inflammation.
- Des chimiokines, qui vont agir sur le système immunitaire.
- Des facteurs de croissance. Par exemple, un facteur de croissance impliqué dans la réparation des tissus
- Des hormones
- Des antimicrobiens, dont la lactoferrine qui se lie au fer et qui a des propriétés antimicrobiennes et antioxydantes.
- Des mucines, issues de la membrane plasmique maternelle, qui vont bloquer les infections virales et bactériennes.
- Des oligosaccharides, dont les plus connus étant les “Human Milk Oligosaccharides” : ce sont des prébiotiques qui stimulent la colonisation bénéfique et réduisent la colonisation par des agents pathogènes, ils sont également impliqués dans la réduction de l'inflammation.