Le congé allaitement n’est pas une disposition officielle du Code du travail français. En réalité, il n’existe pas de congé spécifique accordé aux mamans allaitantes après leur congé maternité. Toutefois, la loi prévoit quelques aménagements pendant cette période.
Les dispositions légales qui s’appliquent en entreprise
L’article L1225-30 du Code du travail stipule que toute salariée allaitante peut bénéficier, durant la première année de l’enfant, d’une heure par jour sur son temps de travail pour allaiter. Cette pause peut être utilisée pour allaiter au travail directement le bébé ou pour tirer son lait. Il est notamment possible de la fractionner en deux demi-heures, une pause en début et une en fin de journée. Toutefois, ces pauses ne sont pas rémunérées, sauf si un accord collectif ou une convention prévoit le contraire.
Dans la fonction publique, quelques initiatives plus favorables existent. On pense notamment à des aménagements ponctuels d’horaires, mais là encore, il n’existe pas de cadre universel clairement défini.
Cependant, ce droit n’est que très rarement appliqué ou connu, que ce soit par les employeurs ou par les salariées. Il est aussi souvent difficile à mettre en œuvre dans des environnements de travail peu adaptés.
Il est également possible de prendre un congé sans solde ou bien de réduire la durée de son congé prénatal.
Les limites du cadre légal actuel
En l’absence de congé allaitement officiel, les jeunes mamans font souvent face à un choix difficile entre congé maternité prolongé et retour rapide au travail. Ce manque de soutien structurel peut avoir plusieurs conséquences.
Une pression psychologique accrue. Reprendre le travail peut devenir une source importante de stress et de culpabilité. Certaines mamans se sentent en effet contraintes de sevrer leur bébé plus tôt que prévu. Cela peut ainsi générer une forme de frustration voire un sentiment d’échec.
Devoir sevrer bébé précocement. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) recommande un allaitement exclusif pendant les six premiers mois après la naissance, suivi d’un allaitement mixte jusqu’à deux ans. Toutefois, beaucoup de femmes françaises sont obligées de cesser l’allaitement dès la fin de leur congé maternité. Celui-ci dure environ 10 semaines après l'accouchement si elles n'ont pas pris de congé parental. Ce sevrage anticipé prive l’enfant des bienfaits de l’allaitement maternel à long terme.
Des inégalités d’accès à l’allaitement selon les secteurs d’activité ou les tailles d’entreprises. Dans les grandes entreprises ou les administrations, des mesures de soutien peuvent exister. Mais dans les PME, les TPE ou certains métiers à horaires fixes (restauration, commerce, hôpital), il est souvent très difficile d’aménager son emploi du temps ou de bénéficier de lieux adaptés.