Lors de l’allaitement, comme nous l’avons également vu plus haut, même dans le cas d’un régime optimisé avec une supplémentation calorique adaptée, les apports en vitamine D ne couvraient pas les besoins recommandés. Alors comment faire si nous n’atteignons pas les besoins recommandés ? Nous pouvons avoir recours à une supplémentation. Mais dans ce cas, quel type de vitamine D prendre ? Vers quel complément s’orienter ?
Vitamine D2 vs vitamine D3 : laquelle choisir ?
Il existe deux formes de vitamines D : la D3 ou cholécalciférol et la D2 ou ergocalciférol.
La vitamine D2 (ou ergocalciférol) est produite par les végétaux et les champignons.
La vitamine D3 (ou cholécalciférol) est présente dans de nombreux aliments, notamment d’origine animale et dans certains lichens, et est produite par la peau sous l’action des rayons ultraviolets.
La vitamine D3 se forme lorsque le 7-déhydrocholestérol présent dans la peau est exposé aux ultraviolets B du soleil, puis est convertie en provitamine D3. Dans un processus dépendant de la chaleur, la provitamine D3 est immédiatement transformée en vitamine D. Cette forme permet l’augmentation de l’absorption du calcium au niveau digestif, augmente sa réabsorption au niveau rénal et favorise la minéralisation osseuse.
La vitamine D2 est quant à elle produite de manière exogène par irradiation de l'ergostérol, et entre dans la circulation par l'alimentation [10].
Plusieurs travaux ont rapporté que la bio efficacité de la vitamine D3 était bien supérieure à celle de la D2 et ont indiqué que la supplémentation devrait ainsi se faire à partir de vitamine D3 [11].
Les compléments alimentaires à base de vitamine D sont donc en majorité composés de celle-ci, qui peut être extraite de la lanoline (une graisse issue de laine de mouton) ou encore de lichen boréal, une source d’origine végétale.
Une supplémentation en vitamine D pour la maman allaitante ?
Une étude sur les femmes enceinte a mis en évidence un manque de vitamine D chez plus de 75% des femmes ! [12]. Il est recommandé aux femmes enceintes et aux mères qui allaitent de consommer suffisamment de vitamine D ou de prendre un supplément si nécessaire. Les femmes qui ne sont pas sûres de leur statut en vitamine D doivent effectuer un simple test sanguin avant de choisir de prendre un supplément.
Bien qu’il puisse être recommandé de supplémenter les nourrissons comme nous le verrons par la suite, des études ont mis en évidence qu’une forte supplémentation de la mère pourrait être suffisante pour combler ses besoins et ceux de son enfant. En effet, une étude a montré que pour un complément de 6 400 UI/j, la maman allaitante allait avoir suffisamment de vitamine D pour elle et le bébé, et ce sans effet adverse lié au surdosage, ce qui pourrait permettre d’envisager de ne supplémenter que la maman [13]. Le maintien optimal du statut de la mère en vitamine D est le déterminant majeur pour prévenir les carences de l’enfant.
Attention cependant au surdosage. Actuellement, il existe des lacunes dans l’évaluation du risque de toxicité associé à un supplémentation excessive de vitamine D. Il est donc conseillé de ne pas dépasser les 4 000 UI/j car un excès serait associé à une hypercalcémie. Mais rien ne nous empêche de nous supplémenter d’abord pour nous !
Il est toujours nécessaire de se rapprocher d’un professionnel de santé pour connaître ses propres besoins et les quantités supplémentaires à apporter.
Une supplémentation en vitamine D pour le nourrisson allaité
Les besoins de votre enfant en vitamine D s'élèvent à 400 UI/j (selon les nouvelles recommandations en cours de mise à jour) et la société française de pédiatrie recommande de supplémenter en vitamine D tous les nourrissons afin d’assurer un statut satisfaisant [14].
D’après la Leche League, le risque de carence en vitamine est plus élevé chez les enfants qui ont la peau sombre, qui sont peu exposés directement au soleil, qui sont exclusivement allaités pendant une longue période par une mère ayant de faibles apports calciques et en vitamine D pendant la grossesse [15].
Plus précisément, les nourrissons dépendent de l’apport en vitamine D de l’arrière-lait (défini comme le dernier lait d'une tétée) car les études montrent que ce lait de fin de tétée est plus riche en vitamine D que l’avant-lait (le premier lait de la tétée) [16].
Le saviez-vous ? Le lait maternel est plus susceptible de contenir plus de vitamine D en été plutôt qu’en hiver !
Par ailleurs, le lait maternel est une faible source de vitamine D. Les nourrissons exclusivement nourris au sein reçoivent moins de 20% de la dose quotidienne recommandée par l'Institut de médecine pour les nourrissons au cours de la première année de vie [17].
Cela corrobore le fait qu’une supplémentation en vitamine D soit recommandée chez tous les enfants et ce au moins jusqu’à 18 mois.