Complication à l’accouchement : le prolapsus du cordon ombilical

Le prolapsus du cordon ombilical se produit lorsque le cordon ombilical glisse devant le bébé après la rupture des eaux. C’est un phénomène rare, qui se produit en moyenne dans 0.4% des accouchements.

Qu’est-ce que le prolapsus du cordon ombilical ?

Le cordon ombilical relie le bébé depuis son ombilic (bouton du ventre) au placenta à l'intérieur de l'utérus. Un prolapsus du cordon ombilical se produit lorsque le cordon ombilical glisse devant le bébé après la rupture des eaux. Le cordon peut alors passer par le col de l'utérus ouvert. Cela se produit généralement pendant le travail mais peut se produire lorsque les eaux se rompent avant le début du travail.
 

Le prolapsus du cordon est diagnostiqué à l'examen, par ultrason, ou si le cordon ombilical est palpable dans le vagin ou dépasse visiblement. Il est souvent accompagné d'une décélération sévère et soudaine du rythme cardiaque fœtal, mais ce n’est pas toujours le cas [1].
 

Heureusement, le prolapsus du cordon ombilical est rare. Une étude basée sur la population a été réalisée en comparant tous les accouchements compliqués par un prolapsus du cordon aux accouchements sans cette complication [2] . Le prolapsus du cordon ombilical a compliqué 0,4% de tous les accouchements inclus dans l'étude (soit 456 sur 121 227). 

Quelles sont les conséquences d’un prolapsus du cordon ombilical pour bébé ?

Lorsque le cordon ombilical se prolonge, il peut être écrasé par le bébé ou l'utérus pendant une contraction. Cela peut réduire la quantité de sang circulant dans le cordon, diminuer le rythme cardiaque et donc l'apport en oxygène au bébé [3].

Des scores Apgar pour le bébé plus faibles

Les nouveau-nés mis au monde après un prolapsus du cordon ombilical obtiennent des scores d'Apgar plus faibles (qui reflète la fonction circulatoire, respiratoire et l’état neurologique), inférieurs à 7 à 5 min. Il y a près de 12 fois plus de risque d’avoir un score Apgar plus faible suite à un prolapsus du cordon ombilical. Ils sont également hospitalisés plus longtemps (en moyenne 5,4 jours contre 2,9 jours) [4]. 

Un taux de mortalité périnatale plus élevé

Des taux plus élevés de mortalité périnatale ont été observés pour les nouveau-nés ayant eu un prolapsus du cordon par rapport à ceux n’en ayant pas eu [5]. On observe 6.4 fois plus de risque de mortalité périnatale. Le risque de mortalité associé au prolapsus est indépendant des autres facteurs de risque tel qu’un accouchement prématuré. 

Quels sont les facteurs de risques du prolapsus du cordon ombilical ?

Des facteurs de risque obstétriques

 

Divers facteurs de risque pour le prolapsus du cordon ont été identifiés. L’étude sur plus de 120 000 accouchements [6] a montré que :

La mauvaise présentation était associée à 5 fois plus de risque

Le polyhydramnios (excès de liquide amniotique) et le nœud du cordon ombilical à 3 fois plus de risque chacun

2 fois plus de risque en cas d’accouchement prématuré

Le déclenchement du travail double le risque

L’absence de soins prénatals à 1.4 fois plus de risque 

Le sexe masculin à 1.3 fois plus de risque. 

Un bébé de petit poids (en particulier inférieur à 2.5 kg)  [7].

Le risque est augmenté si le bébé se présente par le siège[8].
 

La rupture des membranes est également un facteur de risque important dans le prolapsus du cordon ombilical. Dans la plupart des cas, il survient peu de temps après la rupture des membranes. On observe près de 9 fois plus de risque suite à la rupture des membranes [9]. Une étude a révélé que 57 % des cas se produisent dans les 5 minutes suivant la rupture, et 67 % dans l'heure suivant la rupture. Seuls 5 % des cas surviennent plus de 24 heures après la rupture [10]

Des causes iatrogènes au prolapsus du cordon ombilical 

 

Les causes iatrogènes sont définies comme des effets issus d’une pratique médicale ou d’un traitement médicamenteux.
 

Des interventions pendant la grossesse qui sont généralement considérées comme bénignes et courantes dans la gestion du travail ont été identifiées comme des facteurs de risque iatrogènes de prolapsus du cordon ombilical. Environ 47% des cas de prolapsus du cordon peuvent être associés à des pratiques obstétriques [11].

 

Les facteurs iatrogènes reconnus tendent à partager l'une des deux caractéristiques suivantes : ils sont liés à des interventions qui peuvent entraîner l'élévation de la partie fœtale hors du bassin ou se produire lors de la rupture de la poche des eaux. Ces interventions comprennent [12] :

La rupture artificielle des membranes (surtout si la partie fœtale n'est pas engagée)

La tentative de rotation de la tête fœtale

L'amnio-infusion (perfusion de liquide dans la cavité amniotique [13])

La version céphalique externe chez une patiente dont les membranes sont rompues (procédure qui consiste à manipuler le bébé, qui se présente les fesses en bas, à travers la paroi abdominale de la mère afin de le retourner pour le placer tête en bas [14])

La pose d'un cathéter de pression intra-utérine ou d'une électrode de scalp fœtal, ou la pose d'un cathéter à ballonnet de maturation cervicale. 

 

Mais même si les études montrent que ces interventions augmentent le risque de prolapsus du cordon ombilical, elles n’augmenteraient pas la morbidité et la mortalité associées [15]. En effet, ces interventions sont presque toujours réalisées uniquement dans l'unité de travail et d'accouchement, où la maman fait l'objet d'une surveillance fœtale externe continue et où une césarienne urgente peut être rapidement pratiquée.

Prolapsus du cordon ombilical, comment gérer l’accouchement ?

Les cas de prolapsus du cordon nécessitent un accouchement le plus rapidement possible.

Soulager la pression exercée sur le cordon

La prise en charge primaire jusqu'à ce que l'accouchement puisse être réalisé est le soulagement de la pression exercée sur le cordon ombilical par la partie du fœtus qui se présente. La pression sur le cordon peut être soulagée en plaçant deux doigts, ou la main entière si possible, dans le vagin de la patiente et en soulevant doucement la partie du fœtus qui se présente. Une sonde de Foley peut également être utilisée pour élever la partie du fœtus présente [16].

Positionner la maman dans des positions favorables

La future maman doit également être positionnée de manière à ce que la gravité aide à décompresser le cordon. Ainsi, elle doit être placée en position de Trendelenburg raide (tête en bas et hanches vers le haut) ou en position genoux-poitrine jusqu'à ce qu'elle puisse accoucher [17].

L’accouchement doit avoir lieu rapidement après le diagnostic

Le Royal College of Obstetricians and Gynecologists recommande que l'intervalle entre le diagnostic et l'accouchement soit inférieur à 30 minutes afin d'optimiser le résultat périnatal, en particulier en présence de signes de danger pour le foetus [18].

 

En général, cela implique un accouchement par césarienne. Cependant, dans de rares cas où la première phase du travail est déjà terminée et où l'on pense que l'accouchement par voie vaginale serait probablement plus rapide que l'accouchement par césarienne, on peut pratiquer un accouchement vaginal spontané ou opératoire. La décision d'accoucher par voie opératoire ou spontanée spontanée dépend du tracé cardiaque du fœtus [19].

Conclusion

Le prolapsus du cordon ombilical est une complication rare qui survient en moyenne dans 0.4% des accouchements. Les conséquences peuvent être graves car cela peut réduire la quantité de sang circulant dans le cordon, diminuer le rythme cardiaque et donc l'apport en oxygène. 

 

A l’accouchement, plusieurs techniques vont être mises en place pour préserver le bébé, notamment vous repositionner et surélever la partie du fœtus qui est présente. Il est plus probable que vous accouchiez par césarienne bien qu’un accouchement vaginal soit possible dans certains cas.

NOS SOURCES

[1] Holbrook, Bradley D., et Sharon T. Phelan. « Umbilical Cord Prolapse ». Obstetrics and Gynecology Clinics of North America 40, no 1 (mars 2013): 1‑14. https://doi.org/10.1016/j.ogc.2012.11.002.

[2] Kahana, B., E. Sheiner, A. Levy, S. Lazer, et M. Mazor. « Umbilical Cord Prolapse and Perinatal Outcomes ». International Journal of Gynecology & Obstetrics 84, no 2 (2004): 127‑32. https://doi.org/10.1016/S0020-7292(03)00333-3.

[3] Boushra, Marina, Alicia Stone, et Kimberly M. Rathbun. « Umbilical Cord Prolapse ». In StatPearls. Treasure Island (FL): StatPearls Publishing, 2022. http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK542241/.

[4]  Kahana, B., E. Sheiner, A. Levy, S. Lazer, et M. Mazor. « Umbilical Cord Prolapse and Perinatal Outcomes ». International Journal of Gynecology & Obstetrics 84, no 2 (2004): 127‑32. https://doi.org/10.1016/S0020-7292(03)00333-3.

[5] Kahana, B., E. Sheiner, A. Levy, S. Lazer, et M. Mazor. « Umbilical Cord Prolapse and Perinatal Outcomes ». International Journal of Gynecology & Obstetrics 84, no 2 (2004): 127‑32. https://doi.org/10.1016/S0020-7292(03)00333-3.

[6] Kahana, B., E. Sheiner, A. Levy, S. Lazer, et M. Mazor. « Umbilical Cord Prolapse and Perinatal Outcomes ». International Journal of Gynecology & Obstetrics 84, no 2 (2004): 127‑32. https://doi.org/10.1016/S0020-7292(03)00333-3.

[7] Dilbaz, Berna, Esmen Ozturkoglu, Serdar Dilbaz, Nilgun Ozturk, A. Akin Sivaslioglu, et Ali Haberal. « Risk Factors and Perinatal Outcomes Associated with Umbilical Cord Prolapse ». Archives of Gynecology and Obstetrics 274, no 2 (mai 2006): 104‑7. https://doi.org/10.1007/s00404-006-0142-2.

[8] Dilbaz, Berna, Esmen Ozturkoglu, Serdar Dilbaz, Nilgun Ozturk, A. Akin Sivaslioglu, et Ali Haberal. « Risk Factors and Perinatal Outcomes Associated with Umbilical Cord Prolapse ». Archives of Gynecology and Obstetrics 274, no 2 (mai 2006): 104‑7. https://doi.org/10.1007/s00404-006-0142-2.

[9] Dilbaz, Berna, Esmen Ozturkoglu, Serdar Dilbaz, Nilgun Ozturk, A. Akin Sivaslioglu, et Ali Haberal. « Risk Factors and Perinatal Outcomes Associated with Umbilical Cord Prolapse ». Archives of Gynecology and Obstetrics 274, no 2 (mai 2006): 104‑7. https://doi.org/10.1007/s00404-006-0142-2.

[10] Holbrook, Bradley D., et Sharon T. Phelan. « Umbilical Cord Prolapse ». Obstetrics and Gynecology Clinics of North America 40, no 1 (mars 2013): 1‑14. https://doi.org/10.1016/j.ogc.2012.11.002.

[11] Usta, I. M., B. M. Mercer, et B. M. Sibai. « Current Obstetrical Practice and Umbilical Cord Prolapse ». American Journal of Perinatology 16, no 9 (1999): 479‑84. https://doi.org/10.1055/s-1999-6809.

[12]  Holbrook, Bradley D., et Sharon T. Phelan. « Umbilical Cord Prolapse ». Obstetrics and Gynecology Clinics of North America 40, no 1 (mars 2013): 1‑14. https://doi.org/10.1016/j.ogc.2012.11.002.

[13] Weismiller, David Glenn. « Transcervical Amnioinfusion ». American Family Physician 57, no 3 (1 février 1998): 504.

[14] Hofmeyr, G. Justus, et Regina Kulier. « External Cephalic Version for Breech Presentation at Term ». Cochrane Database of Systematic Reviews, no 10 (2012). https://doi.org/10.1002/14651858.CD000083.pub2.

[15] Usta, I. M., B. M. Mercer, et B. M. Sibai. « Current Obstetrical Practice and Umbilical Cord Prolapse ». American Journal of Perinatology 16, no 9 (1999): 479‑84. https://doi.org/10.1055/s-1999-6809.

[16] Holbrook, Bradley D., et Sharon T. Phelan. « Umbilical Cord Prolapse ». Obstetrics and Gynecology Clinics of North America 40, no 1 (mars 2013): 1‑14. https://doi.org/10.1016/j.ogc.2012.11.002.

[17] Holbrook, Bradley D., et Sharon T. Phelan. « Umbilical Cord Prolapse ». Obstetrics and Gynecology Clinics of North America 40, no 1 (mars 2013): 1‑14. https://doi.org/10.1016/j.ogc.2012.11.002.

[18]  Sayed Ahmed, Waleed Ali, et Mostafa Ahmed Hamdy. « Optimal management of umbilical cord prolapse ». International Journal of Women’s Health 10 (21 août 2018): 459‑65. https://doi.org/10.2147/IJWH.S130879.

[19]  Holbrook, Bradley D., et Sharon T. Phelan. « Umbilical Cord Prolapse ». Obstetrics and Gynecology Clinics of North America 40, no 1 (mars 2013): 1‑14. https://doi.org/10.1016/j.ogc.2012.11.002.
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FAQ

Quelles sont les causes du prolapsus du cordon ?

Plusieurs facteurs contribuent au prolapsus du cordon, notamment ​la rupture artificielle des membranes, la tentative de rotation de la tête fœtale, l'amnio-infusion, le déclenchement du travail, la mauvaise présentation, etc.

Comment éviter le prolapsus du cordon ?

La pression sur le cordon peut être soulagée en plaçant deux doigts, ou la main entière si possible, dans le vagin de la patiente et en soulevant doucement la partie du fœtus qui se présente.

Quelles sont les complications du prolapsus du cordon ?

Avec le prolapsus du cordon, on observe des résultats plus faibles pour la fonction circulatoire, respiratoire et l’état neurologique. Il y a également une augmentation du risque de mortalité périnatale.
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