Comment arrêter l'allaitement et sevrer bébé ?

Quelles sont les recommandations sur le sevrage ?

Comme le souligne la Leche League, il n’y pas de durée minimum d’allaitement. Il n'existe pas d’âge précis auquel votre bébé doit être sevré. L’OMS recommande un allaitement exclusif jusqu’à 6 mois. La poursuite de l’allaitement quel que soit l’âge de votre bébé est d’abord une décision personnelle, qui vous appartient, idéalement, elle est réfléchie dans votre couple.

 

Selon un sondage de l’Institut des mamans réalisé en 2008, 85% des mamans qui ont sevré leur enfant auraient voulu l’allaiter plus longtemps. Nombre d’entre elles évoquent des raisons qui témoignent d’un accompagnement insuffisant : peur de manquer de lait, impression que le retour au travail signifie immanquablement la fin de l’allaitement, pression de l’entourage voire de professionnels de santé ou de la structure qui va garder leur bébé.

Quand le sevrage est subi

Certaines mamans se laissent convaincre de sevrer leur bébé plus tôt qu’elles ne l'envisageaient au départ. Les raisons qui les poussent à le faire figurent parmi les suivantes (liste non exhaustive)  :

 – L’impression de ne pas avoir assez de lait.

 – La peur d’avoir un lait maternel insuffisamment nourrissant.

 – Bébé qui demande le sein constamment. 

– Des douleurs liées à l’allaitement (crevasses, engorgements à répétition, canaux bouchés, mastite,..).

 – Uneconfusion” sein tétine.

 – Un bébé qui fait la grève du sein.

 – Une maladie de la mère (ex: bronchite, gastro-entérite…) qui surviendrait pendant l’allaitement.

 

Toutes ces raisons peuvent pousser à un arrêt précoce ou subi de l’allaitement par manque d’information. En effet, aucune des raisons évoquées n’est suffisamment valable pour vous pousser à interrompre définitivement votre allaitement. 


Rappelons brièvement qu’en cas de doute sur la quantité de lait produite, il est bon d’en référer à un professionnel compétent (consultante en lactation IBCLC) ; que la confusion sein-tétine est essentiellement un problème de débit du lait, que la grève du sein évoque souvent un problème plus large ; que la douleur est un symptôme et que l’on doit trouver une solution pour y remédier et qu’il rare de devoir suspendre son allaitement quand on est malade, à l’exception d’un cancer car les traitements sont incompatibles avec l’allaitement.

En cas de doute, n’hésitez pas un seul instant à vous faire aider d’une consultante en allaitement IBCLC. Elle saura aussi vous éviter de vivre le sevrage avec un sentiment d’impuissance, d’échec ou de culpabilité. Bien que l'allaitement soit un acte naturel, il est important de demander à être accompagnée lorsqu’il ne se passe pas comme attendu. La plupart des difficultés sont surmontables, avec une bonne prise en charge. Renseignez-vous sur l’allaitement dès votre grossesse, pour mieux vous préparer.

Comment faire pour éviter un sevrage subi ?

Si vous craignez de ne pas avoir assez de lait, vous pouvez mettre votre bébé au sein plus fréquemment, afin de stimuler la lactation. Les premiers mois de vie, allaitez votre enfant à la demande, afin de bien mettre en place votre lactation. En cas de doute, vous pouvez même devancer la demande de votre bébé. Rassurez-vous, on ne donne pas trop souvent le sein au bébé et on ne crée pas de mauvaises habitudes en lui offrant le sein plus de 12 fois par jour.

 

Il arrive que votre bébé refuse de téter par moments, parce-qu’il est malade (otite...) ou qu’il a des dents qui poussent. Cette situation peut être difficile à vivre. Si votre bébé repousse le sein à plusieurs reprises, veillez à maintenir une sécrétion lactée suffisamment abondante pour lui apporter une pleine satisfaction et ménager ses efforts lorsqu'il tètera facilement à nouveau.

 

Un autre cas de figure, votre allaitement vous fait tellement souffrir que chaque tétée devient un supplice. Vous les redoutez et vous cherchez même - et on vous comprend, à éviter de donner le sein. Plutôt que de jeter l’éponge, saisissez-vous d’un tire-lait pour drainer vos seins, mettre vos mamelons au repos de la succion de votre bébé, soignez-les immédiatement et veillez à entretenir votre lactation pour continuer d’allaiter. Cette approche, que l’on appelle le tire-allaitement, peut vous aider de manière temporaire à identifier que la douleur provient de la manière de téter de votre bébé ; elle peut même s’installer de manière définitive et vous permettre ainsi de continuer d’offrir votre précieux lait à votre bébé même sans le mettre au sein.

 

Bien sûr, vous pourriez être confrontées à une foule de remarques à la petite semaine : “Tu sais, l’allaitement n’est peut-être pas fait pour toi”, “Tu as tout donné, il est temps d’arrêter maintenant”, “Tu n’as pas assez de lait pour le nourrir, il faut que tu te résignes à passer au biberon”. N’écoutez que vous et votre bébé, et surtout pas votre entourage qui peut parfois vous encourager à arrêter l’allaitement lors de ces épisodes difficiles.

 

La bonne nouvelle quand on allaite, c’est que ce n’est pas tout noir ou tout blanc. De très nombreuses mères se sont senties plus épanouies en optant pour un tire-allaitement ou un allaitement partiel. Elles ont pu ainsi prolonger ce lien lacté qui les unit à leur bébé.

Demandez à votre partenaire ou à un proche de vous aider et de vous soutenir le temps de trouver la solution qui vous conviendra et protégera ainsi la santé de votre bébé comme la vôtre. Cette personne pourra à la fois sélectionner pour vous un spécialiste capable de vous aider, réserver un rendez-vous et vous y accompagner, de la même manière qu’il ou elle peut aussi materner votre bébé voire lui donner un biberon de votre lait.

Soulignons ici que la notion de confusion sein et tétine est une peur essentiellement construite et que dans les faits, elle est plutôt rare. Pour en savoir plus, lisez notre article "Comment faire accepter un biberon à un enfant allaité".

 

Quant à choisir entre se soigner et allaiter, la bonne nouvelle est que l’on peut faire les deux ! Certains professionnels de santé ignorent encore que dans la plupart des familles de médicaments, on peut en trouver qui sont compatibles avec l’allaitement. Pour nourrir un dialogue avec les professionnels que vous consultez, vous pouvez leur demander de lire avec vous le site du CRAT ou de E Lactancia (en anglais ou en espagnol) en cas de doute.

Le sevrage de l'allaitement lié au retour au travail

On fait croire à de nombreuses mamans que la reprise du travail implique nécessairement de sevrer leur bébé ; elles en viennent à s’imaginer que les seules chanceuses qui peuvent poursuivre leur allaitement tant qu’elles le souhaitent sont mères au foyer. Fort heureusement, il n’en est rien et les mères sont nombreuses qui concilient allaitement et travail.

 

Hélas, elles sont souvent confrontées à des détracteurs qui profèrent des menaces :”Tu vas être trop fatiguée”, “Tu ne pourras pas tirer ton lait au travail”, “Tu devrais le sevrer, il va trop te réveiller la nuit”.

De la même manière qu’un fumeur lambda qui retourne travailler après un congé ne s’interroge pas sur le fait de poursuivre ou non la cigarette, on pourrait se demander pourquoi une pratique qui vous lie à votre bébé, qui contribue à protéger sa santé, comme la vôtre et de ce fait améliore la santé publique est si souvent critiquée.

Retourner au travail ne signifie pas forcément un arrêt programmé de l’allaitement. Si vous ne souhaitez pas tirer votre lait au travail, vous pouvez arrêter progressivement les tétées ou les tirages de lait de la journée, et conserver uniquement les tétées en présence de votre bébé : matin, fin de journée (la savoureuse tétée de retrouvaille), soir et nuit bien sûr aussi. 

Des études ont montré que les bébés allaités sont sensiblement moins malades que les bébés nourris avec des préparations pour nourrissons et nous redoutons souvent que l’exposition du bébé aux germes et virus des autres enfants à la crèche ou chez une assistante maternelle ne s’accompagne d’une série de maladies infantiles. Un bébé moins malade veut aussi dire moins de fatigue pour toute la famille, et moins d’absence au travail. La séparation sera également moins difficile, pour vous comme pour lui. Voir notre article sur "Allaitement et travail" à ce sujet.


Comment faire pour éviter un sevrage lié au retour au travail ?

Il est toujours possible d’adapter votre rythme et vos habitudes d’allaitement, pour que votre bébé continue de bénéficier le plus longtemps possible des bienfaits du lait maternel (voir notre article "Les bienfaits de l'allaitement maternel"). Dans tous les corps de métier, des mères témoignent être parvenues à poursuivre leur allaitement en reprenant le travail : de la maîtresse des écoles à l’hôtesse de l’air en passant par l’agricultrice ou l’avocate, les femmes sont nombreuses qui y sont parvenues avant vous. Tout est possible avec un minimum d’organisation pour le plus grand bonheur de tous.

 

En outre, soulignons qu'il n'y a pas de “petit” allaitement. Les bénéfices de l’allaitement sont dits dose-dépendants, c’est à dire que plus longtemps on allaite et plus les avantages se voient sur la santé de votre bébé comme sur la vôtre. Aussi, même si vous ne donnez le sein à votre bébé qu’une fois par jour, ce sera toujours mieux que rien du tout. il continuera de profiter des bienfaits de votre lait maternel, notamment sur le plan immunitaire et affectif aussi.

 

Gardez aussi en tête que les premières semaines (mois parfois) sont souvent les plus durs. Avec le temps, le plaisir d’allaiter grandit et ce geste fait partie de votre quotidien.

Le sevrage choisi : comment sevrer bébé en douceur ?

Si vous avez pris la décision de sevrer votre bébé, faites-le progressivement, sur plusieurs semaines. Cela vous évitera d’éventuels engorgements et autres douleurs, voire des mastites ou pire, un abcès. Cela permettra aussi à votre enfant de s’habituer en douceur au biberon et au lait infantile.

 

Comptez environ un mois pour un sevrage complet. Commencez par réduire de moitié la durée d’une tétée, et complétez-la par du lait artificiel. Si votre bébé le tolère sans difficulté et que vous ne sentez pas d’engorgement après 3 jours, vous pouvez la supprimer complètement et vous donnerez un biberon de lait artificiel à la place avant de passer à une autre, et ainsi de suite, jusqu’au sevrage complet. En cas d’engorgement, vous pouvez masser vos seins sous une douche chaude, faire téter bébé à nouveau ou exprimer manuellement suffisamment de lait pour vous. Nous vous en disons plus dans les articles “L’allaitement mixte”  et “Comment arrêter la montée de lait”.

 

Voici quelques conseils pour que cette transition se passe au mieux pour vous et votre enfant :

 – Diminuez la durée des tétées,

 – Continuez le peau à peau, les câlins contre votre poitrine, pour qu’il garde votre contact rassurant même sans téter. En effet l’allaitement n’est pas seulement un moyen pour votre bébé de se nourrir, mais aussi de se calmer et de se rassurer. Veillez bien à combler son besoin par des gestes d’affection et une grande proximité, en portant votre bébé en porte-bébé par exemple. 

 – Essayez de changer les habitudes : prenez un petit-déjeuner avec votre enfant, lisez-lui un livre, offrez-lui une collation…

 – Si vous passez au biberon, ne le faites pas trop patienter, il ne sert à rien d’attendre qu’il ait trop faim, il pourrait alors manifester une grande frustration, et cela rendrait la transition vers le non allaitement plus difficile.

Il n’y a pas de bon ou de mauvais moment pour sevrer son enfant. Démarrez quand vous vous sentez prête et que c’est juste pour vous.

Comment remplacer l’allaitement ?

Quel que soit l’âge de votre bébé, demandez conseil à votre médecin sur le type de préparation pour nourrisson à lui donner en remplacement du lait maternel. L’allégation “en relais de l’allaitement” n’a pas de justification scientifique. En 2015, la Société Française de Pédiatrie a publié un avis sans équivoque sur la question : “ces préparations pour nourrissons ne répondent à aucun besoin nutritionnel particulier scientifiquement défini, et leur formule ne repose sur aucun critère réglementaire de composition”. 

 

Si votre bébé rechigne à boire au biberon, montrez-vous patiente et créative aussi. Il peut très bien boire autrement : à la tasse par exemple. 

Comment reprendre l’allaitement après un sevrage ?

Vous aviez décidé de sevrer et finalement, vous souhaitez reprendre l’allaitement. C’est toujours possible. Commencez par stimuler à nouveau votre lactation en mettant votre bébé le plus fréquemment possible au sein, et en consommant des aliments galactogènes (tisanes d’allaitement, ou nos snacks Jolly Mama). Certaines mères vont avoir besoin de relancer leur lactation avec un tire-lait.

 

Si vous avez terminé le sevrage, ou avez dû arrêter l’allaitement pendant quelques semaines pour des raisons extérieures (opération, maladie..) vous pouvez redémarrer votre allaitement, avec le soutien d’une consultante en lactation IBCLC.

Et le sevrage naturel?

Vous pouvez aussi décider de suivre le rythme de votre bébé, et de le sevrer quand il sera prêt, à son rythme. Bien sûr, le sevrage naturel ne signifie pas que la maman ne peut pas fixer ses propres limites. 

 

Comme le souligne très justement Claude Didierjean-Jouveau dans Allaiter aujourd’hui:

"Le sevrage naturel [est] comme une danse complexe entre mère et enfant. (..) Envisager un sevrage naturel, c'est certes se lancer dans une aventure dont on ne sait ni quand ni comment elle se terminera. Ce qui peut être déstabilisant, voire angoissant. Mais c'est offrir à son enfant le cadeau magnifique d'une relation d'allaitement pleinement achevée, et en retirer soi-même un sentiment d'accomplissement ô combien précieux.”

Pour conclure

Écoutez-vous, écoutez votre enfant, choisissez quand le sevrer, ne le subissez pas et faites-vous accompagner si besoin ! Le sevrage est un moment de transition très riche en émotions qui peut générer des sentiments forts. Idéalement, entourez-vous de personnes bienveillantes et qui connaissent ce moment pour le passer avec plus d’aisance. Les associations de soutien comme La Leche League ou Solidarilait pour n’en citer que deux proposent des rencontres entre mères au cours desquelles vous pourrez librement aborder cette question.

NOS SOURCES

Comité de Nutrition de la Société Française de Pédiatrie Archives de Pédiatrie

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FAQ

Comment mettre fin à l'allaitement ?

Le sevrage doit se faire en douceur. Commencez par réduire de moitié la durée d’une tétée, et complétez-la par du lait artificiel. Si votre bébé le tolère sans difficulté et que vous ne sentez pas d’engorgement après 3 jours, vous pouvez la supprimer complètement et vous donnerez un biberon de lait artificiel à la place avant de passer à une autre, et ainsi de suite, jusqu’au sevrage complet.

Comment réussir le sevrage ?

Il doit se faire petit à petit, il peut prendre 1 mois. Pour éviter les engorgements, massez vos seins et exprimez un peu votre lait. Vous pouvez aussi essayer les feuilles de choux vert ! 

Quel est l'âge idéal pour sevrer bébé ?

Il n’y a pas d’âge parfait, seulement celui que vous et votre bébé avez décidé ! Dans certains pays, 60% des enfants sont allaités à 1 an. Dans la plupart des cultures traditionnelles où l'allaitement maternel reste la norme, l'enfant est allaité en moyenne jusqu'à 2-3 ans.

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