La maternité, un bouleversement psychique intense

Est-ce normal d’être triste ? anxieuse ?

La grossesse peut faire naître une grande émotivité et une anxiété qui proviennent de préoccupations directement liées à la grossesse. En 1956, le psychanalyste anglais Winnicott a employé le terme de « préoccupation maternelle primaire » pour décrire cette hypersensibilité particulière qui sensibilise la femme enceinte aux besoins de son enfant après la naissance. La femme peut également être confrontée à des sentiments d’étrangeté ou d’irréalité de la situation.

 

Les difficultés liées à la maternité sont encore difficilement appréhendées par la société. Elles laissent entrevoir le fait que l’amour maternel ne puisse être indéfectible. Pour autant, il est important d’avoir conscience que cette période n’est pas toujours facile et qu’il est possible se faire accompagner afin d’appréhender ces difficultés. Des professionnels de santés peuvent vous aider (sage-femme, médecin, doula, psychologue, pédiatre, auxiliaire de puéricultrice...). 

 

Il est normal et légitime de se sentir stressée ou angoissée ; vous naissez en tant que mère en même temps que votre bébé vient au monde. 

Comment prendre soin de moi en post partum ?

 « L’accouchement est un acte, une expérience, un avènement tant physique que psychique. » 

(PRIEUR-RICHARD E., « Une odyssée inconsciente, l’accouchement » in Psychismes Vivants, Septembre 2010, p.6 ). Il est empreint d’une intensité sans pareil. 

 

Si la grossesse trouve une fin dans la naissance de l’enfant, cette dernière est une transition qui amorce la poursuite du processus de maternité. Aujourd’hui les femmes sont souvent très accompagnées pendant leur grossesse mais bien moins pendant leur post partum pour autant, l’accouchement induit un bouleversement somatique et psychique d’une grande intensité. 

 

Le corps maternel qui s’était adapté et transformé afin de porter, nourrir, oxygéner, et protéger, va cheminer vers un nouvel équilibre. Ce changement postnatal est d’ailleurs peu connu, souvent confondu avec un « retour au corps d’avant ».

Par ailleurs, quand l’accouchement est douloureusement éprouvé, il peut ébranler le narcissisme de la femme qui se trouve endommagé dans son identité féminine. Ainsi, il est important que vous puissiez prendre soin de votre corps. Reposez-vous, ayez une alimentation équilibrée. Faites-vous chouchouter. Organisez-vous un moment de détente (massage, soins énergétiques, accuponcture, coiffeur, soins esthétiques). Si le papa peut disposer de son congé paternité dès le retour à la maison, n’hésitez pas à en bénéficier. A deux, on sup-porte mieux ! Si vous en avez la possibilité, demander à votre entourage de prendre le relais sur des tâches du quotidien. Vous verrez d’ailleurs qu’ils seront ravis de pouvoir s’impliquer (préparation de repas, repassage, ménage...). 

Le blues du post-partum : quesako ?

Dans plus de la moitié des cas, la maman connaît dans les dix jours qui suivent la naissance, une grande labilité émotionnelle appelé blues du post-partum ou baby blues. Son état alterne entre accès de pleurs inhérents à des affects dépressifs et exaltation de l’humeur. La femme est confrontée à un travail de deuil : l’impression de plénitude liée à son état de grossesse laisse place à un sentiment de vide intérieur. L’enfant réel vient chasser l’enfant imaginaire qu’elle avait fantasmé.

 

Qui plus est, elle doit faire face à ses nouvelles responsabilités de mère face à l’enfant vers qui sont désormais dirigées toutes les attentions. De plus, l’irritabilité et l’insomnie peuvent être prégnantes. La confusion, les difficultés de concentration et les troubles de la mémoire peuvent s’associer aux fluctuations thymiques. Ces manifestations sont appelées blues du post-partum, elles sont transitoires et bénignes. Si celles-ci persistent n’hésitez pas à consulter un psychologue. Demander de l’aide ne fera pas de vous une mauvaise mère, bien au contraire : reconnaitre ses limites est une qualité. Prenez du temps pour vous c’est important ! 

 

Plus vous prendrez soin de vous, plus votre bébé le sentira et sera à son tour apaisé.

Article rédigé par Louise Portafaix

Psychologue clinicienne 

24 rue waldeck rousseau 69006 Lyon 

Consultations en visio et en cabinet 

https://www.psychologuelouiseportafaix.com

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