Comment comprendre l’endobelly, le ventre hyper ballonné des femmes atteintes d’endométriose ?

Par Betille Flory

 

Après la douleur, l’endobelly – qui correspond au ventre hyper ballonné des femmes atteintes d’endométriose - est peut-être l’un des symptômes les plus difficiles à vivre au quotidien pour les femmes atteintes de cette maladie.

Il donne l’impression d’être enceinte de six mois, empêche de s’habiller normalement et fait craindre la moindre prise alimentaire. Faisons le point sur les causes de ces ballonnements qui constituent un véritable handicap pour les femmes qui les vivent au quotidien.

Qu’est-ce que l’endobelly ?

En préambule, il est important de redonner une définition claire de l’endométriose : touchant entre 10 et 15 % des femmes, l’endométriose est une maladie qui se caractérise par la présence, hors de la cavité utérine, de tissu semblable, mais non identique, à celui de la muqueuse de l’utérus (appelée endomètre).

 

C’est une maladie chronique systémique qui n’est pas uniquement gynécologique au regard de la multiplicité des symptômes et des mécanismes impliqués dans la maladie : elle affecte notamment le système immunitaire, le système hormonal, mais également le système digestif, etc.

Les symptômes de l’endobelly

Constituant un des principaux symptômes de la crise d’endométriose, l’endobelly se caractérise par un gonflement important du ventre. Il s’accompagne d’autres sensations : ventre dur, douloureux, inconfortable. Chez certaines femmes, le ventre peut gonfler et donner l’impression d’un ventre d’une femme enceinte de six mois.

 

D’autres symptômes peuvent également être présents :

  • ballonnements
  • flatulences
  • perte d’appétit
  • nausées
  • douleurs et crampes abdominales
  • constipation
  • diarrhées
  • urgence à la défécation
  • sensation d’évacuation incomplète
  • mouvements intestinaux douloureux
  • vertiges
  • vomissements
  • L’anxiété, la dépression et une grande fatigue sont aussi des corollaires de l’endobelly.

L’endobelly et plus globalement les symptômes digestifs sont presque aussi fréquents que les symptômes gynécologiques pour les femmes atteintes d’endométriose.

Les symptômes intestinaux, presque aussi fréquents que les symptômes gynécologiques chez les femmes atteintes d’endométriose

Beaucoup de femmes atteintes d’endométriose connaissent ou ont connu des troubles digestifs : ballonnements, diarrhée, constipation, alternance des deux, douleurs abdominales, …

 

Différentes études ont mis en évidence que les femmes atteintes d’endométriose ont une hypersensibilité viscérale et une proportion plus élevée de troubles fonctionnels intestinaux, de syndrome du côlon irritable et d’hyperperméabilité intestinale, cette dernière étant elle aussi vecteur d’inflammation. Ainsi, les symptômes digestifs surviennent chez environ 80-90 % des patientes atteintes d’endométriose [1].

Plus de 80 % des femmes atteintes d’endométriose souffrent de ballonnements

Les ballonnements ont pendant longtemps été considérés comme un symptôme atypique de l’endométriose [2] et le sont aujourd’hui encore par un grand nombre de médecins non au fait du caractère systémique de la maladie [3]. Cependant, cette affirmation dépassée peut être probablement attribuée à la méconnaissance de ce symptôme courant.

 

En effet, les ballonnements sont, en réalité, largement reconnus comme un symptôme majeur chez beaucoup de celles qui sont atteintes d’endométriose [4]. Ils font partie des symptômes les plus mentionnés : des douleurs pelviennes chroniques, une subfertilité, une dysménorrhée, une dyspareunie profonde, des symptômes cycliques de l’intestin ou de la vessie (par exemple, dyschésie, ballonnements, constipation, saignements rectaux, diarrhée et hématurie), des saignements menstruels anormaux, une fatigue chronique ou une lombalgie [5].

 

Plus de 90 % des femmes atteintes d’endométriose font état de problèmes gastro-intestinaux parmi les symptômes qu’elles ressentent [6]. Et parmi celles qui ressentent des troubles gastro-intestinaux, 82.8 % d’entre elles déclarent que les ballonnements sont le symptôme le plus fréquent[7].

 

Une autre étude[8], qui a passé en revue les caractéristiques de l’endométriose intestinale (lésions d’endométriose situées sur le tube digestif – colon sigmoïde, rectum, etc.), a constaté que le ballonnement abdominal était prédominant.

 

Une étude plus ancienne[9] indique même que 96% des femmes atteintes d’endométriose ont déjà expérimenté les ballonnements abdominaux contre 64% des femmes qui ne sont pas atteintes de la maladie. 

 

Un modèle construit pour prédire le risque d’endométriose chez les femmes infertiles[10] a également démontré que les ballonnements étaient un indicateur de la maladie.

 

Malheureusement, c’est un symptôme dont on parle très peu et qui est peu pris compte et en considération par le corps médical car ils ne constituent pas un symptôme gynécologique.

L’endobelly, un symptôme non corrélé aux lésions d’endométriose digestives

Si endométriose et ballonnements sont très fortement corrélés, il apparaît en revanche que l’endobelly, comme les autres symptômes digestifs d’ailleurs, peut survenir indépendamment de la ou des zones impactées par l’endométriose.

 

Les ballonnements ne sont ainsi pas spécifiquement liés à des lésions d’endométriose sur le tube digestif[11]. Une étude[12] a en effet démontré que les patientes atteintes d’endométriose présentaient « une aggravation significative des douleurs abdominales, de la constipation, des ballonnements et des flatulences, de l’urgence de la défécation et de la sensation d’évacuation incomplète » tout en notant que la localisation spécifique des lésions n’était pas associée aux symptômes (à l’exception d’une augmentation des nausées et des vomissements chez celles qui avaient une endométriose dans ou à proximité de l’intestin).

 

Des femmes sans lésion sur le tube digestif peuvent donc également être victimes d’endobelly. Ainsi, sur les 90 % des femmes atteintes d’endométriose qui subissent des problèmes gastro-intestinaux, seulement 7,6 % d’entre elles ont des lésions d’endométriose sur le tube digestif[13].

La maladie a donc un effet indirect sur le système digestif et la fonction du système nerveux entérique

L’endométriose génère de manière indirecte les difficultés digestives.

 

Mais ce qu’il faut retenir avant tout, c’est que le lien entre endométriose et problèmes digestifs est à double sens. L’endométriose peut générer des difficultés digestives et les problèmes digestifs peuvent faire empirer l’endométriose et ses symptômes.

 

En effet, tout ce qui perturbe la digestion va perturber le système immunitaire. Or, on le sait, l’endométriose est, entre autres, suspectée d’être une maladie du dysfonctionnement immunitaire (ou maladie auto-immune).

La perturbation de la digestion entretient l’endométriose

Lorsque le système digestif est perturbé et que les mauvaises bactéries sont en trop grande quantité dans le microbiote, une toxine appelée lipopolysaccharide (LPS) est produite qui peut générer par la suite des cytokines pro-inflammatoires et stimuler la croissance des lésions d’endométriose[14][15].

 

L’endométriose entretient les difficultés digestives par différents mécanismes et notamment l’inflammation et les adhérences. Ces mécanismes sont détaillés tout au long du guide.

Comment expliquer l’endobelly ?

Les causes de l’endobelly sont complexes et varient d’une femme à l’autre : l’inflammation et certaines pathologies digestives semblent être les causes les plus probables mais aujourd’hui il n’y a aucune cause unanimement partagée par tous les spécialistes et qui expliquerait le phénomène chez toutes les femmes atteintes d’endométriose.
 

Voici une synthèse des pistes actuellement évoquées pour expliquer l’endométriose et qu’il peut être intéressant d’explorer pour trouver la ou les causes des difficultés digestives et ainsi les résoudre.
 

L’impact de l’alimentation
 

La manière de s’alimenter, que ce soit sur la manière dont les repas sont pris ou sur le type d’aliments ingérés, peut ne pas être adaptée parce qu’une bonne digestion nécessite de bien mâcher et qu’un certain nombre d’aliments peuvent en eux-mêmes générer des gaz.


L’intolérance ou l’allergie à certains aliments : Les aliments qui peuvent causer l’endobelly sont différents d’une personne à l’autre et peuvent varier chez une même personne au cours du temps. Parmi ceux qui peuvent faire l’objet d’une investigation on trouve le gluten, le lactose, les FODMAPS, les solanacées et les épices contenant de la pipérine.
 

La perturbation du transit intestinal
 

La constipation : plus le bol alimentaire reste longtemps dans le côlon (dernière partie de l’intestin) plus les bactéries ont le temps de fermenter et de générer des gaz et donc des ballonnements.
 

Attention aux médicaments
 

Les médicaments pris contre les douleurs d’endométriose peuvent générer des difficultés digestives. 
 

L’inflammation
 

L’accumulation des lésions d’endométriose peut causer de l’inflammation dans l’abdomen.

 

Pink balance, la poudre aux fruits rouges pour l'équilibre hormonal, est bénéfique en cas d'endométriose car elle contient notamment de la betterave. La betterave contient de la bétaïne, un antioxydant qui réduit l’inflammation et a des effets bénéfiques sur le foie, or la détoxification du foie permet de maintenir un bon équilibre hormonal, notamment en éliminant l’excès d’oestrogènes. 
 

Les lésions de l’endométriose
 

Les lésions d’endométriose peuvent atteindre les ovaires. Quand cela se produit, le sang emprisonné peut engendrer des kystes causant des ballonnements. Les fibromes peuvent également être responsables de ballonnements digestifs.
 

Les lésions d’endométriose sur le tube digestif peuvent causer un ralentissement du passage de la nourriture dans les intestins et donc perturber le péristaltisme normal et causer des difficultés digestives.
 

Un dysfonctionnement du plancher pelvien peut également perturber le fonctionnement des intestins.
 

Un déséquilibre hormonal
 

Un déséquilibre hormonal : une hyperoestrogénie (un taux élevé d’œstrogènes – qu’il soit absolu ou relatif) peut engendrer une rétention d’eau qui amène à des ballonnements.
 

Par ailleurs, la production d’œstrogènes stimule la libération d’histamine et inhibe l’activité des enzymes chargées de la dégrader. L’intolérance à l’histamine est très liée à une quantité importante d’œstrogènes et peut causer des ballonnements.

 

Pink balance, la poudre aux fruits rouges pour l'équilibre hormonal, contient des adaptogènes qui aident à rééquilibrer les hormones, ce qui peut aider à soulager les symptômes associés à un déséquilibre. 
 

Un microbiote déséquilibré
 

Les personnes atteintes d’endométriose sont plus sujettes à la prolifération des bactéries de l’intestin grêle (SIBO), au syndrome de l’intestin irritable (SII), à la perméabilité intestinale, qui peuvent également entraîner des ballonnements. Le microbiote peut être perturbé et la dysbiose s’être installée. 

 

Un microbiote déséquilibré peut êgalement être dû à un déséquilibre hormonal. Un déséquilibre hormonal peut contribuer à cet état car il ​​existe une relation à double sens entre le microbiote et les niveaux des oestrogènes. En rééquilibrant les hormones, la poudre Pink balance peut aider à rééquilibrer le microbiote. 
 

Un stress chronique
 

Les émotions et le stress jouent également un rôle important dans les crises d’endobelly. Par exemple, le stress chronique peut mener à un ralentissement de la digestion et donc causer de la fermentation et des ballonnements.
 

Les pathologies en plus de l’endométriose
 

Bien que l’endométriose puisse, à elle toute seule, être à l’origine des difficultés digestives pour les différentes raisons vues précédemment, d’autres pathologies peuvent être associées à l’endométriose et causer des ballonnements et, donc, l’endobelly.


Ainsi, de nombreux diagnostics (et erreurs de diagnostic parce que l’endométriose a la propension à imiter d’autres pathologies intestinales) peuvent être posés chez les patientes atteintes d’endométriose en complément de l’endométriose. Il s’agit entre autres :
du syndrome de l’intestin irritable (SII),
de la prolifération bactérienne de l’intestin grêle (SIBO)
de la candidose (ou SIFO),
des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (maladie de Crohn et rectocolite hémorragique)
la maladie cœliaque.

Pour en savoir plus

Pour découvrir des clés naturelles et une feuille de route précise et détaillée pour réduire voire se débarrasser de l’endobelly, vous pouvez télécharger l’ebook dédié « Endobelly : le guide pour comprendre les causes et agir rapidement pour se réconcilier avec son ventre ».

 

Cet ebook est un guide simple et clair qui rassemble l’essentiel. Il contient à la fois :

 

Une approche concrète pour vous offrir la possibilité d’appliquer rapidement des solutions pour faire la paix avec votre ventre et avec l’endométriose ;

 

Et des ressources pratiques : massages, exercices d’art-thérapie, solutions de phyto-aromathérapie… mais aussi des lectures et des ressources documentaires pour aller plus loin et vous faire encore plus de bien.

 

En savoir plus sur l’ebook sur l’endobelly

 

Cet article a été écrit par Bertille Flory. 
Vous pouvez la retrouver sur son site : https://www.endholistic.fr/ 

NOS SOURCES

[1] Maroun P, Cooper MJ, Reid GD, Keirse MJ. Relevance of gastrointestinal symptoms in endometriosis. Aust N Z J Obstet Gynaecol. 2009 Aug;49(4):411-4.        10.1111/j.1479-828X.2009.01030.x    

[2] Louden S.F., Wingfield M., Read P.A., and Louden K.A. The incidence of atypical symptoms in patients with endometriosis. J Obstet Gynaecol. 1995; 15: 307–310.

[3] Hugh S Taylor, Alexander M Kotlyar, Valerie A Flores, Endometriosis is a chronic systemic disease: clinical challenges and novel innovations, The Lancet, Volume 397, Issue 10276, 2021, Pages 839-852,        10.1016/S0140-6736(21)00389-5    

[4] Luscombe GM, Markham R, Judio M, Grigoriu A, Fraser IS. Abdominal bloating: an under-recognized endometriosis symptom. J Obstet Gynaecol Can. 2009 Dec;31(12):1159-71. doi: 10.1016/s1701-2163(16)34377-8. PMID: 20085682.        10.1016/s1701-2163(16)34377-8    

[5] Alkatout I, Egberts JH, Mettler L, Doniec M, Wedel T, Jünemann KP, Becker T, Jonat W, Schollmeyer T. Interdisciplinary Diagnosis and Treatment of Deep Infiltrating Endometriosis. Zentralbl Chir. 2016 Dec;141(6):630-638.        10.1055/s-0034-1383272    

[6] Moradi M., Parker M., Sneddon A., Lopez V., Ellwood D., The Endometriosis Impact Questionnaire (EIQ): a tool to measure the long-term impact of endometriosis on different aspects of women’s lives. BMC Womens Health. 2019 May 14;19(1):64.        10.1186/s12905-019-0762-x    

[7] Maroun P, Cooper MJ, Reid GD, Keirse MJ. Relevance of gastrointestinal symptoms in endometriosis. Aust N Z J Obstet Gynaecol. 2009 Aug;49(4):411-4. https://doi.org/10.1111/j.1479-828X.2009.01030.x

[8] Cameron IC, Rogers S, Collins MC, Reed MW. Intestinal endometriosis: presentation, investigation, and surgical management. Int J Colorectal Dis. 1995;10(2):83-6. 10.1007/BF00341202

[9] Luscombe GM, Markham R, Judio M, Grigoriu A, Fraser IS. Abdominal bloating: an under-recognized endometriosis symptom. J Obstet Gynaecol Can. 2009 Dec;31(12):1159-71.        10.1016/s1701-2163(16)34377-8    

[10] Ashrafi M, Sadatmahalleh SJ, Akhoond MR, Talebi M. Evaluation of Risk Factors Associated with Endometriosis in Infertile Women. Int J Fertil Steril. 2016;10(1):11–21.        10.22074/ijfs.2016.4763    

[11] Shakeela Ishrat, Farzana Deeba, Parveen Fatima, Gastrointestinal Symptoms in Endometriosis, Bangladesh J Obstet Gynaecol, 2018; Vol. 33(2): 140-142 10.1186/s12905-015-0213-2

[12] Ek M, Roth B, Ekström P, Valentin L, Bengtsson M, Ohlsson B. Gastrointestinal symptoms among endometriosis patients--A case-cohort study. BMC Womens Health. 2015 Aug 13;15:59. https://doi.org/10.1186/s12905-015-0213-2

[13] Maroun P, Cooper MJ, Reid GD, Keirse MJ. Relevance of gastrointestinal symptoms in endometriosis. Aust N Z J Obstet Gynaecol. 2009 Aug;49(4):411-4. doi: 10.1111/j.1479-828X.2009.01030.x. PMID: 19694698.        10.1111/j.1479-828X.2009.01030.x    

[14] Iba Y, Harada T, Horie S, Deura I, Iwabe T, Terakawa N. Lipopolysaccharide-promoted proliferation of endometriotic stromal cells via induction of tumor necrosis factor alpha and interleukin-8 expression. Fertil Steril. 2004 Oct;82 Suppl 3:1036-42. doi: 10.1016/j.fertnstert.2004.04.038. PMID: 15474070.        10.1016/j.fertnstert.2004.04.038    

[15] Khan KN, Kitajima M, Inoue T, Fujishita A, Nakashima M, Masuzaki H. 17β-estradiol and lipopolysaccharide additively promote pelvic inflammation and growth of endometriosis. Reprod Sci. 2015 May;22(5):585-94. doi: 10.1177/1933719114556487. Epub 2014 Oct 29. PMID: 25355803; PMCID: PMC4519769 10.1177/1933719114556487

Produits recommandés

SHARE

LA JOLLY NEWSLETTER

RECEVEZ DES NEWS À CROQUER

FAQ

Comment dégonfler un ventre ballonné ?

Faites attention à votre alimentation. La manière de s’alimenter, que ce soit sur la manière dont les repas sont pris ou sur le type d’aliments ingérés, peut ne pas être adaptée parce qu’une bonne digestion nécessite de bien mâcher et qu’un certain nombre d’aliments peuvent en eux-mêmes générer des gaz.

Quelles sont les causes d'un ventre ballonné gonflé ?

La constipation, une maladie intestinale, un microbiote déséquilibré, les règles, etc sont autant de causes qui peuvent contribuer à un ventre ballonné. 

Comment vider son ventre des gaz rapidement ?

Essayez de boire beaucoup d’eau (de préférence en dehors des repas), évitez les aliments qui peuvent faire gonfler votre ventre, les boissons gazeuses ou encore les chewing gum. Essayez de vous détendre, de vous masser le ventre et de bouger.